Mardi 2 mai
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12:38
Au grand étonnement de Del Orto et d'Emmanuel, une fois installé dans la voiture Akermann ne daigna pas déserrer les lèvres ; il avait pris son petit air boudeur d'enfant gâté et il passa son temps entre l'avenue George V et l'avenue Montaigne à pianoter sur son organizer. Pourtant, juste avant de sortir, d'un ton las, il leur dit " j'aborde la zône de tous les dangers et je ne suis pas certain d'en sortir indemne. Tout se joue dans les heures qui viennent. Je compte sur vous pour éloigner Claire des turbulences. Faites diversion ! Soyez mes leurres ! Allez ne prenez pas mes paroles au tragique, profitez de l'occasion qui s'offre à vous..."
Del Orto manquait d'air. Akermann lui tapotait l'épaule gentiment "Reprenez-moi à 23 heures pétantes..." et s'extrayait avec vivacité de l'arrière de la limousine. Emmanuel balbutiait " qu'est-ce-que vous attendez de nous au juste ?" La réponse claqua " Rien mon petit Emmanuel ! Rien ! Si ce n'est que cette comédie finisse... Lorsque vous verrez Claire je suis certain que vous saurez ce que vous aurez à faire... " et il s'éloignait à grands pas jusqu'à la porte cochère.
Le jour tombait. Del Orto enclencha la première. Emmanuel fermait ses beaux yeux aux longs cils. Dans sa salle de bains Claire, assise sur le bord de la baignoire tirait sur une cigarette et s'essayait à faire des ronds de fumée. Tom venait de l'appeler, impérieux comme toujours, il aterrirrait à Roissy vers 23 heures et il la voulait pour la nuit. Elle l'avait envoyer paître et sa messagerie s'emplissait de messages qui devaient être autant de menaces mêlées à des serments d'amour minables. Tous ces types, plein de morgue, bite en bandoulière, Gold Card illimitée et plus si affinité la gonflaient profond. Des besogneux, elle voulait de l'extraordinaire.
Par L'inconnu du 45
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Vendredi 28 avril
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10:18
Le portable d'Akermann vibrait dans sa poche. Il prenait la communication en fermant les yeux. La communication se prolongea pendant de longues minutes sans que son visage ne marque la moindre expression. Face à lui Del Orto semblait largué, l'air hagard. Les japonais d'à côté s'étaient retirés en pépiants comme de la volaille. Emmanuel avait regagné son bar. Une grande bringue blondasse bottée de cuir pointait son minois roti à la lampe à l'autre extrémité du bar. Akermann raccrochait dubitatif. Del Orto matait la blondasse.
- Petit changement de programme, je dois passer voir Stockler à son cabinet. Vous me déposez avenue Montaigne et vous allez récupérer Claire.
- Je fais quoi ensuite ?
- Ce que vous voulez...
- Vous plaisantez j'espère !
- J'ai la tête d'un plaisantin Del Orto ?
- Non monsieur mais vous me prenez de court...
- Vous n'êtes pas le champion de l'improvisation alors je vais vous briffer pour que mon glaçon de femme soit hot lorsque vous viendrez me récupérer vers 10 heures.
Del Orto s'épongeait le front et lançait un signe en direction d'Emmanuel. Akermann sourit. " J'avais oublié notre beau gosse. Vous le prenez sous le bras ça mettra du piment dans vos ébats. Maintenant écoutez-moi bien tous les deux..."
Par L'inconnu du 45
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Jeudi 27 avril
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11:34
Del Orto se mouchait bruyamment ce qui provoquait un mouvement de panique chez les japonais de la table voisinne, tous aux masques, haro aux glaviots. Emmanuel déposait deux cocktails bleu lagon sur la table basse en lançant à Akermann un regard interrogateur facile à décrypter : " qui c'est ce détritus ? ", ce qui lui valut une réplique qui le cloua sur place. " C'est mon chien. Mon épouse est zoophile. je le ramène à la maison pour qu'il la satisfasse..."
Les japonais, par bonheur, n'entravaient rien au sens de la conversation sinon leur image de la France eut été bien écornée. Del Orto qui pompait à la paille son cocktail eut un hoquet violent suivi sitôt d'un reflux cataclysmique qui inondait ses jambières de pantalon. Akermann lui tendait une serviette. Le faciès de Del Orto, ravagé de spasmes, virait au violet. " Ne prenez pas tout au pied de la lettre mon cher. Vous me connaissez, j'adore forcer le trait et puis, que vous le vouliez ou non, vous avez une tronche de clebs, entre basset artésien et saint-hubert, des chiens super, la race, la classe quoi, tout ce qu'il faut pour notre Claire..."
Emmanuel, toujours figé, blêmissait. Akermann se tournait vers lui. " Si ça vous chante mon petit, joignez-vous à nous. Claire serait ravie que vous fussiez le témoin de sa déchéance. Avec votre gueule d'ange vous seriez comme un lys dans la vallée. Vous pourriez, sitôt les oeuvres de ce chien accomplies, recueillir Claire dans vos bras, telle une Marie-Madeleine prête tout à la fois à quémander le pardon de ses fautes et à ouvrir ses tendres cuisses a vos assauts. Qu'en dites-vous ?" Emmanuel s'entendait répondre, comme dans un mauvais rêve, je suis partant.
Par L'inconnu du 45
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Mercredi 26 avril
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10:45
A cette heure de la journée le bar du Fouquet's avait des allures d'un club du 3em âge cosmopolite avec un fort taux de japonais bardés de leurs ustensiles habituels : sac Vuitton et appareils photos numériques. Emmanuel, le barman, reconnu Akermann et lui indiqua d'un petit signe de tête le meilleur point de chute. Il leva légèrement ses sourcils, étonné de voir celui-ci flanqué d'un Del Orto, rouge et dégoulinant, ça lui parut aussi déplacé qu'une chemise à fleurs sous une veste de chez Colette, la reine de la tendance de la rue StHonoré.
Del Orto posa son gros cul sur le fauteuil avec la gêne qu'ont les mecs qui débarquent dans un lieu où il ne se sentent pas à leur place. Il ne pouvait s'empêcher de penser à la suite qu'allait prendre cette soirée hors norme, ça le faisait passer de coulées brûlantes de sueur qui engluaient ses gonades à des traits glacés qui filaient sous ses aisselles. Plus il regardait Akermann plus il se disait qu'il était suffisamment déjanté pour aller au bout de ses délires mais quand lui allait passer à l'action, poser ses grosses paluches sur la peau diaphane de Claire comment allait-elle réagir ?
- Vous gambergez Del Orto, je vous sens en proie à la crainte d'avoir été mis en appétit et de se retrouver au pain sec. Rassurez-vous, le festin va être orgiaque. Vous allez être précipité dans le stupre et la fornication avec une fille de rêve, un corps superbe, quasiment inviolé comme les sommets inacessibles, l'immaculé, l'ivresse des cimes et surtout vous aller la débonder, l'ouvrir, lui révéler les extrêmes délices de la soumission. Claire a besoin de sale. Elle est si impeccable, si papier glacé, une forme de Carole Bouquet sous les grosses paluches de Depardieu.
Par L'inconnu du 45
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Jeudi 20 avril
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12:55
Del Orto virait au rouge pivoine. Il bafouillait " vous, vous, vouzalez me... vouzalé me la donner... jveu dire vouzalé lui dire quoi à votre femme ? " Akermann se tapait sur les cuisses en s'esclaffant " je ne vais rien lui dire mon cher. Nous allons aller dîner comme prévu, gentiment, comme un beau couple chic et convenable. Ma très chère Claire qui, sous ses airs de pure et sans tache, cache phantasmes et turpitudes, va pour une fois affronter notre monde avec une pointe de feu entre les cuisses. Ces biens comme il faut vont la percer à jour, elle va être le centre de leur attention et j'aviserai en fonction de son degré de fusion..."
- Et moi dans tout ça qu'est-ce que je fais ?
- Vous m'attendez, vous en avez l'habitude Del Orto, mais cette fois-ci ce ne sont pas mes divagations que vous devrez recueillir mais le cul de Claire !
- On l'amène chez moi ?
- Bonne idée, j'espère qu'il y a des chaussettes qui traînent et de la vaisselle grasse dans l'évier ?
- Non monsieur, c'est le jour de Fantine et ce sera nickel.
- Qui c'est cette Fantine ?
- La concierge, elle fait mon ménage et ma lessive...
- Vous la baisez ?
- Oui quand elle monte mon linge repassé...
- Allez Del Orto vous allez me raconter tout ça au Fouquet's j'ai besoin de carburant...
Par L'inconnu du 45
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